RDC: La MIBA signe un protocole d’accord avec ALROSA, la Lucha émet des inquiétudes
Après la signature du protocole d’accord entre la société minière de Bakwanga (MIBA) et la société Russe d’exploitation de diamants ALROSA Jeudi 9 septembre dernier, des multiples réactions se font entendre au tour de la situation. Si pour les uns cet accord vient dans le cadre de la relance de la Miba, les autres s’inquiètent et craignent les bavures déjà vécues.
Les inquiétudes de la Lucha
Pour le mouvement citoyen « Lutte pour le changement » (LUCHA), « ces efforts visant à remettre debout la MIBA sont salutaires, néanmoins ils laissent des craintes dans les chefs de plusieurs ».
Dans son communiqué rendu public au lendemain de la signature du protocole, la Lucha évoque deux points sur lesquels leurs craintes se posent.
- La société ALROSA, au même titre que le gouvernement Angolais, détient 41% d’actions au sein de la société CATOCA qui exploite le diamant en Angola et qui a déversé récemment des substances toxiques dans la rivière Kasaï occasionnant une pollution aux retombées environnementales économiques, sanitaires et sociales d’envergure ; 12 personnes ont perdu la vie, des cas de maladies hydriques ont été signalés par milliers, plusieurs espèces animales ont été tués sans compter l’arrêt brusque de l’activité économique de plusieurs pêcheurs.
Ceci étant, nous craignons que ce protocole d’accord ne puisse occulter l’indemnisation des victimes et la réparation des préjudices causé par la société CATOCA. Le gouvernement congolais doit, en plus de pousser CATOCA à s’acquitter, obtenir les garanties réelles de ALROSA en matière de respect des normes environnementales dans l’accord avec la MIBA.
- Les personnes qui continuent à engager la MIBA ne sont plus dignes. Les dirigeants actuels ont été cités dans plusieurs magouilles ayant préjudicié les activités de la société, tel que étayé dans un rapport de l’inspection générale des finances publié en Mars 2020.
Malgré le décaissement de 11 millions USD entre 2018 et 2021(5 millions prêt de la Gecamines et 6 millions dotation du pouvoir central), la MIBA affiche toujours une image de misère ; les travailleurs continuent à accumuler les arriérés et l’audit censé mettre en claire la situation générale de la société n’a jamais été effectuée.
Les efforts de relancer la MIBA doivent se faire avec une nouvelle équipe dirigeante probe et ayant signé un contrat de performance axé sur l’obligation de résultats dans un délai déterminé.
#Gedeon Mbikayi