Lubumbashi: La décision sans frémir de Louis Watum après une pollution décriée à Kasapa
C’est une décision qui a immédiatement produit un effet de soulagement auprès des populations de Lubumbashi, notamment les résidents du quartier de Kasapa et les vendeurs du marché Moïse, directement impactés par une grave pollution industrielle.
Arrivé nuitamment à Lubumbashi aux premières heures de la journée du jeudi 06 novembre 2025 vers 02H du matin, le Ministre des Mines, Louis Watum, a immédiatement fait le déplacement jusqu’au site de l’entreprise Congo Dongfang Mining (CDM).
Ce site est pointé du doigt comme l’origine d’un débordement massif d’effluents industriels ayant gravement pollué l’environnement dans le quartier de Kasapa.
Sur place, la tension était palpable. Le numéro un des mines s’est montré visiblement irrité face à l’incident et, selon des sources sur place, il aurait exprimé sa vive colère devant l’incohérence des explications fournies par un responsable chinois de la CDM.
Ce face-à-face musclé souligne non seulement la gravité de la crise environnementale, mais aussi le fossé entre les exigences de l’État et la gestion de l’incident par l’opérateur minier. Après cet échange jugé non satisfaisant, Louis Watum a convoqué une réunion d’urgence. Celle-ci a abouti à la décision drastique tant attendue par les victimes des dégâts écologiques. Le Ministre a justifié sa mesure : « Cette réunion était une réunion de clarification pour comprendre ce qui s’est passé, où les choses se sont mal passées, dans le but de prévenir à l’avenir, pour qu’une pareille catastrophe ne se produise plus. Car cette catastrophe a affecté nos populations, a affecté même l’écosystème qu’il y a dans nos rivières ».
Par conséquent, le Ministre a annoncé une suspension immédiate des activités de la société : « C’est ainsi que j’ai pris une décision : je suspends toutes les activités minières de cette société pour une période de trois mois dans un premier temps. Et si c’est nécessaire, nous allons prolonger cette période ».

Cette suspension est assortie d’exigences claires et fermes envers la CDM : « Paiement des émoluments aux travailleurs pendant la période de suspension. Règlement intégral de tous les dégâts environnementaux causés. Compensation des populations qui ont été affectées. Paiement des pénalités prévues par les lois du pays ».
Cette mesure prise contre CDM par le Ministre Louis Watum envoie un signal fort à l’ensemble du secteur minier. La République Démocratique du Congo ne va plus tolérer les atteintes graves à l’environnement et à la santé de ses citoyens, estime un observateur.
Daniel Faray
