Lubumbashi : Enfants en rupture familiale, un phénomène qui s’enracine
Après plusieurs opérations menées par les autorités compétentes pour mettre fin à la présence des enfants en rupture familiale, Lubumbashi fait face à une présence accrue de ces jeunes qui, parfois sont accusés d’être à la base de l’insécurité urbaine. Des enfants dont un nombre important a été amené à Lukuni, un centre de réintégrâtion sociale situé à une quarantaine de kilomètres de la ville. Malheureusement, ces jeunes ont fui ce pensionnat quelques temps après.
Rencontré au centre-ville au niveau de la devanture du Complexe Scolaire Imara, Emma est l’un de ceux qui sont partis du Centre Lukuni. « Nous ne mangions pas assez bien. Nous ne mangions que le soir. Et c’était insuffisant. J’y étais en 2023 et en 2024, rien de spécial. Je préfère rester ici où je nettoie des véhicules et je me fais de l’argent pour survivre » a-t-il révélé avant d’être soutenu par son ami Judé, natif de la ville de Kolwezi, province du Lualaba: « Après le décès de mon père, j’ai aménagé chez mon grand frère. Nous vivions paisiblement jusqu’à ce que sa femme arrive. Celle-ci commençait à m’imposer des travaux ménagers lourds. C’est ainsi que j’ai dû claquer la porte » , a témoigné ce jeune dont l’âge varie entre 16 et 17 ans.
Accusés d’être à la base de la souffrance de ces enfants à cause de leurs prophéties, Timothée Malela, prophète, est l’un des hommes Dieu qui jettent l’opprobre sur ceux d’entre eux qui n’ont pas eu la vocation. « À l’origine une prophétie n’est pas faite pour diviser. Elle avise, vivifie et unit. Seuls les prophètes qui n’ont pas reçu de vision » peuvent causer cette calamité a déploré ce serviteur de Dieu.
Plusieurs opérations visant à intégrer ces enfants dans la société ont été menées par les autorités et les particuliers, mais ces jeunes enfants sont toujours visibles et ne désemplissent pas les artères de Lubumbashi.
Alfred MWEHU
